Alexandra Muzotte
Bien-être émotionnel - Leadership & Empowerment

Un exemple d'accompagnement narratif


Jocelyne et Adrien 9 ans sont venus me voir une première fois il y a un an.

Adrien était très angoissé. Il avait très peur de la mort de sa maman. Il est important de rappeler que Jocelyne et le papa d’Adrien sont séparés depuis qu’Adrien a 2 ans et que ce papa vit dans le sud-est de la France.

Lors de ce premier rdv, Adrien a réussi à dessiner son angoisse et à la nommer « monstre ».

Au début, « Monstre » était aussi gros qu’une feuille A3. Adrien s’est rendu compte combien « monstre » avait une place importante dans sa vie.

Il a bien voulu partagé ses effets et notamment ceux qui étaient très présents dans sa relation avec sa mère et la peur de sa mort. Notamment sur son stress dès que sa maman était en retard pour le récupérer à l’école.

Nous avons donc travaillé tous les trois sur des solutions envisageables pour les deux à partir des besoins de chacun.

La maman ne voulait pas répondre à 100 % à « Monstre » sentant bien son côté enfermant, tout en s’inquiétant pour son enfant et souhaitant lui permettre de chasser « Monstre » de sa vie.

Adrien était très embêté car il ne voyait que « Monstre » en lui. Peu à peu, ils sont arrivés ensemble à la conclusion suivante : Jocelyne achèterait une montre connectée à son fils qui leur permettrait d’échanger notamment sur ses retards éventuels et ainsi dégonfler le pouvoir de « Monstre ».

Après avoir décidé cela, j’ai redemandé à Adrien de dessiner « Monstre » et de me dire où il le sentait (dans quelle partie de son corps). Il était encore présent, il savait le reconnaitre dans son ventre et il l’a dessiné tel une flamme de cheminée faisant un tiers d’une page A4.

Je les ai revus tous les deux quelques mois plus tard. Adrien était toujours stressé. Moins me dit- il parce que ce moyen de communiquer avec sa maman dès qu’il sentait « Monstre » arriver l’apaisait. Jocelyne me confirma que les échanges étaient plutôt de moins en moins réguliers dans la journée et très rassurants pour les deux.

Cette fois, ils voulaient parler du fait qu’une procédure avait été lancée par Jocelyne par rapport au père d’Adrien car ce dernier « était malade et ne s’occupait pas bien de son fils ».

J’ai travaillé avec les deux ensemble. Tout d’abord avec Adrien à qui j’ai demandé ce qui le chagrinait et pour quelles raisons il venait me voir ce jour-là. Il me dit : « je veux que papa arrête de boire, je veux qu’il se soigne ». Ces propos m’ont paru surprenants de la part d’un enfant. Je lui ai donc posé la question : « en quoi  est-ce  important pour toi qu’il se soigne ? ».  Sa réponse a été : « parce que je veux jouer plus souvent avec lui, faire plus de choses avec lui. »

Sa maman a été un peu étonnée de sa réponse. J’ai vu un autre regard se poser sur son fils et intégrer que ce qui était important pour Adrien était de passer de bons moments avec son père et de jouer avec lui.

Ensuite, je me suis tournée vers Jocelyne et je lui ai demandé quelle était son intention en lançant cette procédure ? Elle m’a répondu : « Protéger mon fils car quand il rentre il est toujours stressé, pas bien. Il me raconte que son père ne s’est pas bien occupé de lui… »

Adrien a voulu donner sa vision de ce que son père et sa mère devaient faire pour lui pour qu’il soit moins stressé, qui était presque que chacun arrête son travail et soit constamment avec lui. Dès qu’il a eu fini de s’exprimer, je lui ai demandé si  je pouvais lui faire un retour  sur qu’il avait dit parce que sa réponse m’étonnait. Je lui ai dit que j’allais peut-être y aller un peu fort. Il m’a répondu : « d’accord ». Je lui ai donc dit très calmement et en le taquinant : « je ne savais pas que tu étais un petit roi ». Mon intention était de le confronter à ce qu’il avait dit  et le faire revenir à sa position d’enfant joueur et souhaitant partager des moments sympathiques avec son papa. Il m’a regardée très étonné et un peu gêné. Il m’a demandé pour quelle raison je lui disais ça, je lui ai simplement rappelé que ce qu’il m’avait dit qui était important pour lui dans sa relation avec son père était les échanges et le jeu et seulement ça.

Jocelyne a été étonnée de voir son fils sur cet angle de Petit Roi et souriait aussi. Elle a vu son fils sous un autre angle qu’elle ne connaissait pas. Elle a compris qu’il pouvait lui raconter des choses pour avoir ce dont il avait envie. Elle ne l’avait jamais réalisé jusqu’à ce moment.

Nous avons pu alors travailler sur leur définition à chacun de ce que c’était un bon père pour Jocelyne (le côté idéal) et un bon papa pour Adrien.

Jocelyne a posé que ce qui était important pour elle était la présence, l’écoute, faire des activités avec son fils, le guider, communiquer….

Et Adrien, ce qu’il souhaitait c’est de discuter avec son papa quand il était loin de lui plus régulièrement et faire des activités et des jeux avec son papa quand il était chez lui.

Puis nous avons avancé ensemble sur ce qui était ajustable dans cette définition et ce qui ne l’était pas.

Ils ont ainsi pu constater ce qui était important pour chacun d’eux dans la relation père-fils et poser les attentes de chacun.

Cela les a beaucoup apaisés et « Monstre » a encore diminué.


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