Etre en phase
Être en phase, une expression qui semble simple.
Il y a quelques temps je me suis demandée : que signifie vraiment être en phase ?
Parce que, être en phase, c’est plus qu’une sensation.
C’est un état subtil.
Un alignement intérieur.
Celui où ce que vous pensez, ce que vous ressentez et ce que vous faites… vont dans le même sens.
C’est cette impression d’avancer sans forcer.
Où les doutes deviennent plus constructifs que paralysants.
Où la fatigue, bien que présente, ne diminue pas la motivation.

C’est aussi cette impression :
- De prendre des décisions sans se tordre l’esprit, où elles semblent plus évidentes.
- De dire oui sans s’oublier.
- De dire non sans culpabiliser.
C’est ce moment rare où l’on se sent juste, centrée, claire.
Alors, être en phase ...
Être en phase, c’est aussi ne pas être parfaite.
- C’est être présente à soi.
- C’est cet état d’alignement qui ne se voit pas toujours de l’extérieur, mais qui se ressent profondément de l’intérieur.
- C’est être consciente de ses besoins, de ses limites, de ses désirs profonds.
- C’est se respecter, même dans le doute.
- C’est rester fidèle à son axe, même quand tout autour vacille.
- C’est choisir avec justesse, même dans l’incertitude.
- C’est retrouver cet état intérieur où ce que je ressens, ce que je pense et ce que je fais sont cohérents.

C’est savoir reconnaître :
- Quand mon corps me dit non, même si ma tête dit oui.
- Quand une décision “logique” ne résonne pas intérieurement.
- Quand je m’épuise à incarner un rôle, plutôt qu’à être vraiment moi.
- Quand je me perds dans le “faire”, alors que j’ai besoin d’espace pour “être”.
C’est aussi savoir :
- faire des choix qui me respectent, même s’ils ne plaisent pas à tout le monde,
- ralentir, même quand le monde autour semble s’accélérer,
- dire “je ne sais pas encore”, quand la réponse n’est pas claire.
Dans nos rôles de managers, de leaders, de personnes, de femmes avec des responsabilités, il est facile de se décaler de soi, de ses valeurs profondes.
Par petites touches.
En disant oui trop souvent.
En portant trop.
En oubliant ce qu’on ressent.
Le corps, lui, ne ment jamais.
Il murmure. Il signale. Il alerte.
- Tensions dans la nuque, dans les épaules, dans le dos,
- Bouffées d’agacement,
- Élan de tristesse.
Le désalignement invisible
Ce cri, on l'entend à travers une fatigue sourde, un agacement répété, un besoin de contrôle de plus en plus fort… ou parfois à travers une perte de goût, une perte de sens.
Mais ce qui revient souvent, quand on prend le temps de creuser, c’est cette phrase :
“Je sens que je ne suis plus vraiment en phase.”
Alors on explore.
- À quel endroit précisément ?
- Avec qui ?
- Dans quel choix ?
- Dans quelle posture managériale ?
- Dans quelle relation ?
- Dans quel non-dit ?
Car être en phase n’est pas un état global, figé.
C’est un ajustement permanent.
Une capacité à sentir les micro-décalages et à y répondre, avec justesse.
Comme un musicien qui accorde son instrument, chaque jour, avant de jouer.

Pourquoi est-ce si difficile de rester en phase ?
Parce qu’on nous a souvent appris :
- à faire passer l’extérieur avant l’intérieur.
- à chercher des modèles à suivre plutôt qu’à développer notre propre boussole.
- à nous ajuster aux autres pour ne pas déranger, pour ne pas décevoir, pour “tenir le cadre”.
Et parce que, parfois, être en phase suppose de renoncer à certaines sécurités :
- à un rôle qui ne nous convient plus.
- à une posture managériale qui ne reflète plus notre vision.
- à une forme de leadership qui ne nous ressemble pas.
Être en phase, c’est parfois accepter de déplaire et c’est aussi se plaire à soi-même.
Se retrouver.
Alors, concrètement, comment faire ?

Cela commence souvent par une pause.
Une vraie. Une respiration consciente.
Un moment de retour à soi, sans performance ni objectif.
Juste pour ressentir : comment je vais, là, maintenant ?
On peut poser des questions simples :
- Où est-ce que je sens que je force ?
- Qu’est-ce qui m’éloigne de moi ?
- Qu’est-ce que je ne veux plus faire semblant d’aimer ?
- Qu’est-ce que je sais profondément… mais que je n’ose pas encore écouter ?
Ces questions ne donnent pas toujours des réponses immédiates. Par contre, elles ouvrent un espace.
- Un espace de vérité.
- Un espace d’écoute.
- Un espace pour se réaligner.
Et parfois, cela demande d’ajuster une seule chose :
- dire non à une réunion inutile,
- ralentir pour mieux ressentir,
- demander de l’aide,
- exprimer une limite,
- ou simplement reconnaître : je suis fatiguée, j’ai besoin de me retrouver.
Être en phase, c’est aussi du leadership
Ce que j’observe, c’est que plus une personne est alignée intérieurement, plus elle rayonne naturellement.
Sans forcer.
Sans chercher à convaincre.
Elle inspire, simplement parce qu’elle incarne.
C’est un leadership qui vient de l'intérieur, calme, profond, stable.
C'est celui qui ne dépend pas de la reconnaissance extérieure.
C'est celui qui s’appuie sur la présence à soi, sur la conscience de ses émotions, sur une capacité à écouter — vraiment.
Alors Être en phase, c’est écouter ces messages.
Avant qu’ils ne deviennent cris.
C’est revenir à soi pour mieux avancer.
Pas contre soi, mais avec soi.
Aujourd’hui, je vous invite à sentir :
- Et moi, là, suis-je en phase ?
- Dans quel domaine de ma vie est-ce que je me sens en phase ?
- Et où est-ce que je sens que quelque chose sonne faux ?
Pas dans l’absolu, dans ce que je vis, maintenant.
Dans mes décisions.
Dans mes engagements.
Dans mon énergie.
Et si la réponse est “non, pas tout à fait”…
C’est déjà un point de départ.
Un point de reconnexion.
Un premier pas vers vous. Pas pour tout changer, pour commencer à ajuster.
Doucement. Avec respect.
Vous pouvez partager ici un mot, un ressenti, un “ça me parle”.
